Bien que sa rencontre avec la petite Satomi ne ce soit pas exactement passé comment il l'aurait espéré, il devait honorer sa promesse. Pour sa grand-mère, il protégerait la famille Nakamura. Cette histoire débutait mal. A priori, fière comme elle était, il n'était peut-être pas impossible qu'elle prenne des risques inutiles. Ce dont il se passerait bien. Entre son travail et sa vie personnelle, s'il devait en plus gérer la miss, ça promettait d'être compliqué. La cause de ces récentes migraines, Takahiro Lekami, paraissait plus coopératif. Il savait qu'il n'avait jamais eu l'intention de la tuer et avait seulement répondu à l'impulsion du moment. Un servant affamé et livré à lui-même n'était pas en mesure de se contrôler. Voilà le problème : il n'aurait jamais dû se retrouver seul. Shiomi Asano devenait ainsi le principal responsable dans cette affaire.

Cassandre soupira. Il longeait les couloirs de la BAV. À cette heure tardive, il aurait déjà dû être chez lui. Les néons du QG déversaient leur blafarde, ce qui ne faisait qu'augmenter sa mauvaise humeur. Ayant enchaîné les cafés et les heures de travail, il ne savait plus tout à fait quelle heure il était. Une enquête l'avait retenu et il espérait encore pouvoir attraper Shiomi avant qu'il ne reparte dieu-sait-où. Ça lui faisait mal de l'admettre, parce qu'il l'admirait beaucoup, mais il avait vraiment merdé. Si l'inspecteur avait glissé un avertissement à son interlocuteur lors de l'interrogatoire, il ne souhaitait pas mettre ses menaces à exécution. Du moins dans la mesure du possible. Il savait Shiomi raisonnable. Membre reconnu de la BAV. Il comprendrait peut-être. Il y avait plutôt intérêt en fait. Le grand brun n'était pas sans ignorer son ancienneté, il ne pourrait pas le couler aussi facilement. Et puis, il n'en avait pas l'envie, la brigade ne pouvait pas se permettre de perdre un membre tel que lui. Le couler lui ? Il y avait réfléchi, c'était même plus que probable. Mais s'il procédait correctement, il n'y avait aucune raison pour que cela arrive. Car il ne faisait qu'appliquer les lois. Et parce qu'il saurait où trouver le petit Takahiro en cas de besoin. Parce qu'il serait déjà mort avant d'avoir touché Satomi. De toutes façons, s'il y avait un moyen de régler cela à l'amiable, il devait essayer. De manière plus globale, Cassandre ne souhaitait pas avoir à croiser la route de son servant une autre fois. Non, il ne pouvait pas laisser Shiomi faire n'importe quoi. En laissant son implication personnel de côté, c'était dans l'intérêt de la BAV. Le grand brun ne pouvait tout simplement pas faire la sourde d'oreille.

Il le trouva enfin, il était seul. Oui ENFIN. Car ça faisait un moment qu'il arpentait les lieux. Heureusement, la plupart des autres enquêteurs étaient soit sur le terrain, soit déjà dans leur lit. Ce qui arrangeait Cassandre, car étaler leur querelle ne ferait que compliquer les choses. Admettre qu'il avait quelqu'un à protéger, c'était déjà se mettre en danger. Il serait la première personne à faire tomber dans le cas où on voudrait s'en prendre aux Nakamura et eux les premiers à souffrir si on voulait s'en prendre à lui. Il passa nerveusement sa main dans ses cheveux. Il n'avait jamais eu de vraie discussion avec lui. Il l'intimidait et il se souvenait de toutes les fois où il l'avait regardé fixement sans rien dire, étudiant le moindre de ses gestes. Bref, ce n'était pas le moment. Vraiment pas le moment. L'inspecteur ne s'arrêta qu'une fois posté à moins d'un mètre de lui. Il baissa la tête, il n'était pas beaucoup plus grand que son servant. Cassandre avait une vue imprenable sa chevelure noire. Ah, il devrait dire quelque chose comme "Bonsoir, excusez-moi de vous déranger, j'aurais besoin de m'entretenir un instant avec vous."

"Venez dans mon bureau."


Ce n'était pas du tout ce qu'il avait voulu dire ! C'était lui l'inspecteur, pourtant, il avait l'impression que les rôles étaient inversés. Il resta un instant planté là, une expression indéchiffrable sur le visage. Intérieurement, il se demandait comment il pouvait se rattraper. Il ajouta, articulant chaque syllabe.

"S'il-vous-plaît, j'ai à vous parler."

Son regard resta un instant accroché à la cravate qu'il dénouait. Puis il revint à son visage, avant de repasser par la cravate, puis le visage... Il n'était pas bien sûr de ce qu'il était censé avoir compris. En fait, il ne pensait pas qu'il voulait vraiment le savoir. Il fronçait les sourcils et le considéra, perplexe, un peu bouche bée. Qu'est-ce qu'il ferait au juste s'ils ne discutaient pas ? Est-ce que Shiomi aurait voulu travailler à ses côtés ? Il en aurait été flatté. Autant de questions qui se bousculaient dans son esprit.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

Son regard pénétrant le mettait vraiment mal à l'aise, il n'appréciait pas vraiment la manière avec laquelle il le mettait à nu. D'un autre côté, c'était ce qu'il appréciait chez lui. Aaah et il passe sa main derrière la nuque... Cassandre ne laissa pas transparaître son chamboulement et enchaîna :

- Non. Ne dites rien. Ça ne m'intéresse pas.

S'il n'y avait pas eu urgence, il se serait certainement giflé. Il était certain d'avoir fait très mauvaise impression et ces mots lui avaient échappé. D'un côté, il préférait que sa question reste sans réponse. C'était décidément mieux ainsi. Cassandre le dépassa rapidement (grandes jambes obliges.) et vint directement lui ouvrir la porte avant de la claquer derrière lui. D'un signe de tête, il lui désigna un siège et prit place en face du bureau. Cette fois, il avait changé de chaise, celle-ci était plus grande, à sa taille donc, parfait. Il pouvait entamer la discussion en toute tranquillité.

Il aurait mis sa main à couper que l'enquêteur savait parfaitement pourquoi il était ici et que personne ne l'ai encore convoqué jusqu'à maintenant relevait du miracle. Il l'aimait bien, mais la justice était au-dessus de tout. Et puis surtout, il avait la famille Nakamura à protéger. Faire la sourde d'oreille était tout bonnement inenvisageable. Une nouvelle fois, l'inspecteur se racla la gorge, pris d'une soudaine crise de timidité. Il ne pouvait pas esquiver le sujet et parler du beau temps, de ses plantes, de son perroquet... Il n'aurait pas su quoi dire :

- Je présume que vous savez déjà pourquoi vous êtes ici. Je n'irais pas par quatre-chemins : cela concerne votre servant, Takahiro Lekami. C'est moi qui me suis occupé de son interrogatoire.


Cassandre lui expliquait la raison de cet entretien sans guetter sa réaction, concentré sur Juliette (sa pouce d'avocat) qu'il inspectait du bout des doigts, elle avait bien grandi, mais quelque chose dans son feuillage le chiffonnait, il continua néanmoins :
- Je ne l'estime pas totalement responsable de ce qui s'est produit. C'est encore un servant et il a besoin de la supervision de son créateur, à savoir : vous.

Il sortit un ciseaux à bouture de son tiroir et coupa les parties endommagées. Mieux valait s'en charger de suite avant que ça n'empire :

- Vous êtes raisonnable. Je ne tiendrais pas rigueur de votre écart. Mais je vais quand même vous le demander ici et maintenant : comment se fait-il que votre ai servant ai pu attaquer une parfaite inconnue sur son campus universitaire, une fille de très bonne famille qui plus est ? Pourquoi n'étiez-vous pas là pour le chaperonner ? Pourquoi s'est-il retrouvé dans un état de soif telle qu'il était incapable de se contrôler ?

Il avait entendu dire que les mauvaises énergies pouvaient causer du tort aux plantes. Il espérait que Juliette ne serait pas trop affectée par le ton de leur échange.

Shiomi Asano était... un peu... intimidant. Cassandre en avait maintenant la conviction : cet entretien ne finirait pas sur une touche positive. En fait, il le savait. Ça se terminerait très mal. L'inspecteur se connaissait bien, plus il était nerveux, plus il devenait froid et plus brusque il serait. Tout vampire qu'il était, Shiomi interpréterait cela comme de l'arrogance ou de la défiance et il en ressortirait sûrement froissé. D'ailleurs, il l'était probablement déjà. Il s'en était aperçu en relevant la tête, quelques secondes après avoir posé ses questions. Même avec ses airs nonchalants, son regard demeurait glaciale. Il inspectait les lieux, comme on visite un musée, ce qui ne fit qu'augmenter son malaise. Il avait l'impression qu'on farfouillait dans son intimité. Ça ne lui plaisait pas vraiment. Il fut surpris par sa question, mais ne le laissait pas transparaître. Il aurait supposé qu'un enquêteur de sa trempe se renseignait au moins aussi bien que lui sur les dossiers qui lui était confié. Néanmoins, il admettait que peu de personnes étaient aussi appliquées et acharnées que Cassandre. Il n'était peut-être pas si vif d'esprit si ce détail lui avait échappé. Il reposa doucement ses ciseaux et s'accouda à la table, les doigts entremêlés :

- J'étudie chacun de mes dossiers avec la plus grande attention. Manquer cet élément est une erreur que je n'aurais jamais pu commettre. Et vous ne pouvez pas nier que l’enjeu est important. souligna-t-il

Les muscles de l'inspecteur se tendirent quand il le vit prendre Octave, son arbre de Jade. Pourquoi est-ce qu'il touchait à ses affaires ? Il l'avait placé ici, car elle avait besoin d'une exposition lumineuse. Il ne fallait pas la déranger. Il fronça les sourcils, profondément agacé. Au moins, il reconnaissait que le comportement de Lekami l'avait heurté. Bien. C'était une bonne chose, une très bonne chose même. Il n'en attendait pas moins de sa part. Malgré ses aveux, cette situation continuait de le chiffonner. Il n'admettait pas sa part de responsabilité. Cassandre en était fort ennuyé. Qu'il travaille ou non, il aurait dû le gérer. Et puis, il était hors de question qu'il l'ai amené dans son bureau pour qu'il lui répète ce qu'il avait déjà entendu de la bouche de Lekami : il devait reconnaître ses torts.

Shiomi posa Octave sur son bureau et lui eut la pressante envie de le remettre sur son étagère. Ça ne servirait à rien, si ce n'était avoué que ce comportement l'irritait et que sa présence l'embarrassait. Pire encore, s'il le faisait, il lui viendrait peut-être même l'idée de recommencer. Au lieu de cela, l'inspecteur repoussa la plante vers lui, en s'assurant qu'elle soit assez exposée au soleil. Avec toutes ces questions, il n'avait vraiment rien à envier aux autres enquêteurs. Déformation professionnelle ou le reflet d'une certaine hostilité ? Il ne comprenait pas pourquoi il était si pressé de faire taire cette affaire. Avait-il peur que ça entache sa réputation ? Ça ne lui ressemblait pas. Penché sur la table, ses yeux à la hauteur des siens, Cassandre eut la désagréable impression de n'être qu'un petit gibier à qui on était en train de faire la fête.

Il fit claquer sa langue, cette discussion allait s'éterniser.

- Épargnez-moi votre ego et reconnaissez vos torts. Articula-t-il lentement, parfaitement immobile et sans plus chercher à cacher son impatience.

- Et puis, renchéri-t-il avec un regard appuyé, débrouillez-vous pour que ça n'arrive plus jamais. C'est clair ?

Cassandre soutint son regard. Il avait beau ne pas avoir viré aux vermeilles, il devinait sans peine qu'il était furieux, et il n'était pas le seul. Cette situation commençait à l'agacer. Parler à un mur aurait eu à peu près le même effet. Pour commencer, l'inspecteur avait eu la gentillesse de le convoqué alors que c'est Shiomi lui-même qui aurait dû venir le voir pour lui présenter des excuses. Mais soit, c'était un homme occupé. Il avait usé de toute sa patience avec son servant qui, soit dit en passant, avait été très peu coopératif. Et même après ça, il fallait que le vampire s'offusque et défi son autorité. Alors oui, son ego se mettait en travers de leurs chemins. Il avait mieux à faire que de s'occuper d'un vampire pleurnicheur et de son impertinent de maître. D'autres dossiers à traiter, des affaires plus graves sur lesquelles se pencher. Sa présence ne le troubla plus. Seule demeurait la désillusion d’un homme qui venait de rencontrer son héro. Il était profondément déçu par le comportement de son collègue. Il reposa ses avants-bras sur la table, les poings serrés, les lèvres pincées. Supérieur ? Est-ce qu'il s'était au moins regardé en face ? Ou est-ce que l'arrogance lui inhibait le cerveau ? Ça commençait à bien faire :

- Pardon ? C'est comme ça que vous vous adressez à votre supérieur hiérarchique ? C'est une mise à pied qu'il vous faut ?


L'autre se remit sur son siège. Cassandre ne s'en réjouit même pas, les propos qu'il lui cracha au visage ne faisant qu'augmenter son exaspération et son incrédulité. Il n'attendit pas la fin de sa tirade, n'hésitant pas à parler au-dessus de lui, d’une voix infiniment lasse :

- Ce n'est pas ce que j'ai dit et vous le savez très bien. Bon sang, est-ce que c'est si dur de s'excuser ?

Il avait beau avoir dit à Monsieur Lekami que son maître serait peut-être puni, ça n'avait été que des paroles en l'air. Il n'avait jamais eu l'intention de le faire. Mais là, il dépassait les bornes. Il ne demandait pas la lune et à deux cents passés, il n'avait même pas la délicatesse de reconnaître ses erreurs. Alors c'était comme ça ? Tant que tout se passait à merveille, tant que l'on se pliait à sa volonté, tant que tout allait dans son sens, Asano était satisfait ? Mais alors, si quelqu'un osait lui tenir tête, voilà qu'il trépignait et s'énervait. Cassandre n'avait pas remis en question ses 55 ans de réussite. Il ne se le serait pas permis. À 31 ans, il ne pouvait pas non plus imaginer ce que cela représentait. Seule une certitude demeurait : une durée plus longue que sa vie et ça forçait le respect. Néanmoins, oui, aujourd'hui, il avait échoué. C'est moche, mais c'est comme ça. On n'ignore pas la vérité quand elle surgit, on n'échappe pas aux conséquences. Et cette erreur n'aurait pas suffi à entacher le respect qu'il avait pour cet homme. Cependant, après la pitoyable comédie qu'il venait de faire, les choses avaient changé.

Vampire ou non, c'était une tête de mule et s'il croyait l’intimider, il se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Et le voilà qui se relève. Est-ce qu'il lui avait donné l'autorisation de partir ? Le retenir n'aurait servi à rien. Bon vent Asano. Va pleurer ailleurs, cherche quelqu'un d'autres pour lécher tes bottes. Cassandre se releva en même temps que lui. Il n'appréciait pas la manière dont il lui parlait et le sarcasme qu'il venait d'utiliser. Il s'approcha et se mit à son niveau, de manière à le regarder bien en face, le pointant d'un doigt accusateur :

- 55 ans ou pas, ça m'est égal. Aujourd'hui, vous avez échoué. Tenez votre chien en laisse, ou c'est moi qui m'en occuperais.

Cassandre ne comprit pas tout de suite ce qui était en train de se passer. Même après des années d'entraînements, de retournement de situation, des années à faire face à des vampires dangereux... celle-là... il ne l'avait pas vu venir. Shiomi lui saisit le doigt et il entendit quelque chose craqué à l'intérieur de sa main, accompagnée d'une douleur aiguë qui lui arracha un grognement. Il fut projeté sur son bureau et ses plantes tombèrent au sol, leurs pots éclatèrent pour former une mélodie dissonante. Un deuxième gémissement lorsque son dos heurta les ciseaux qu'il avait laissés sur le bureau. Sa tête ne réfléchissait plus. Son instinct de survie avait pris le déçu. Après des mois d'entraînement, c'était devenu un réflexe. Aussi, il n'eut pas le temps de réaliser que de son autre main, il était allé chercher le pieu blotti dans sa veste. Non, il ne voulait pas mourir. Pour Satomi, il devait tenir le coup. Une proie, face à un vampire dont les yeux trahissaient une hostilité féroce. Il attrapa son arme et, sans cérémonie, il lui planta dans l'épaule.

Comme une inspiration après être resté trop longtemps en apnée, il prit conscience de son geste, de la situation. Il se battait avec Shiomi Asano. La personne qu'il l'admirait en secret, depuis des années. Son collègue, ce n'était pas digne de la BAV. Il écarquilla les yeux, hagard, osant à peine respirer, comme si ce simple geste aurait pu remettre le temps en marche et précipiter les conséquences de leurs actions.

Cassandre resta le souffle coupé, incapable de comprendre ce qu'il venait de se passer. Une fois la colère retombée, il restait bouché, couché sur son bureau, observant Shiomi retirer le pieu qu'il venait de lui planter. Il ne regrettait pas de s'être défendu, c'était naturel. Comme toujours lors des situations critiques, son instinct de survie avait repris le dessus, ce qu'il lui avait permis d'évoluer dans la BAV sans blessure majeure pendant toutes ces années. En revanche, il avait dépassé les bornes. Il le savait. Ses mots avaient dépassé sa pensée. Insulter son servant de chien ? S'acharner contre lui, alors qu'il avait clairement dit qu'il regrettait ce qu'il s'était passé ? Ce n'était pas sérieux, ce n'était pas logique, ce n'était pas digne d'un inspecteur. Il l'avait poussé à bout, même un vampire pouvait manquer de self-control. Au fond, Cassandre ne méritait peut-être pas son insigne...

Il fixait son collègue, tout aussi troublé, cette situation, comme un rêve. Un cauchemar plutôt, ou une mauvaise blague. Lui aussi s'en voulait. Il aurait voulu lui faire comprendre qu'il n'y était pour rien, qu'il avait outrepassé ses fonctions d'inspecteur. Aucun mot ne lui vint, comme toujours dans ce genre de situation. Cassandre se redressa à son tour, remettant sa veste correctement, lissant les plis de ses vêtements, une pierre au fond du cœur, une lassitude, qu'il n'avait pas connue depuis longtemps. Il ne se pardonnerait pas. Il le regarda partir sans rien dire et lui demeura seul, dans son bureau, au milieu du désordre qu'ils avaient causé.


Il se pencha vers le sol et ramassa tant bien que mal les débris des pots. Son doigt le brûlait et commençait déjà à prendre une couleur violacée. Il avait mal, mais peu importe. Il devait ranger. Tout devait être en ordre, effacer les traces de leur dispute. Il ouvrit un de ses secrétaires pour y trouver un carton, qu'il remplit de terre pour y disposer ses plantes. Pour ce soir, ça devrait faire l'affaire. Il rangea ses ciseaux, remit sa chaise, et celle de Shiomi et jeta un dernier coup d'œil à la pièce. Propre, nette, vide. Il ferma la porte à clef et quitta le QG, en direction des urgences.