Elle était sortie tôt aujourd’hui, bien que les ruelles commençaient déjà à s’assombrir de la nuit qui tombait. La jeune femme aurait déjà pu être dans son appartement, au chaud, cependant...

Elle fit une rencontre qu’elle ne pouvait ignorer.

Un petit chat, encore jeune vu sa taille, était sans bouger dans un coin. Les passants marchaient sans y prendre attention, mais la demoiselle, elle, ne pouvait s’empêcher d’être inquiète pour ce petit être qui semblait toujours respirer mais ne pas bouger. Elle s’arrêta alors doucement, avant de s’accroupir.

”Petit bonhomme...?”

Elle ne le toucha d’abord pas, attendant de voir si sa présence le faisait fuir, mais rien n’y faisait. En guise de réponse, un faible miaulement lui répondait. Peinée, elle ramassa la petite boule de poils entre ses mains, ne se souciant guère d’attraper des puces ou autres maladies sur le moment. Une vie était plus précieuse que cela. Elle ôta alors son écharpe pour l’enrouler dedans, le réchauffant déjà dans un premier temps. Elle l’examina ensuite ainsi, se mettant sur le coté de la rue, pour regarder ce qui pouvait ne pas aller chez le petit être.

A première vue, rien, et c’est ce qui inquiéta d’avantages Emma car elle savait que si rien n’était visible, c’était surement des choses plus graves. Cependant, l’une des pattes du chat semblait recroquevillée, et faible. Elle soupira doucement en faisant attention à ne pas lui faire mal d’avantage. Elle se dirigea alors vers le premier vétérinaire des environs, malheureusement, après vingt minutes de marche, celui-ci était fermé. Les rues commençaient à être vraiment sombres, et la demoiselle appela alors le numéro de garde qui était inscrit.

Aucune réponse.

Elle ne baissa cependant pas les bras, et attendit, s’asseyant doucement sur le bord du magasin, que quelqu’un réponde au téléphone. Ainsi, le téléphone collé à l’oreille et la mine inquiète, un jeune homme s’arrêta. Levant les yeux, Emma sourit doucement surtout par politesse que par réelle envie de sourire.

”Ce chat a la patte cassée. Ce n’est pas le mien, mais ne je ne pouvais pas le laisser ainsi... Je ne sais pas quoi faire, c’est fermé, et le numéro de garde ne répond pas. Je pourrais le ramener chez moi quelques temps, mais je n’aimerais pas que son état empire. Je veux au moins vérifier qu’il n’a rien d’autre, pour son propre bien...”

Elle parlait beaucoup, et s’en rendit compte. Elle rougit brutalement et détourna le regard.

”Pardonnez-moi, ces détails ne vous intéressent surement pas...”

Elle était gênée, et aurait aimée se cacher dans un trou de souris actuellement.

Le geste de la main rassure Emma, qui est rapidement soulagée que son comportement n’est pas dérangé l’autre personne. Inquiète, mais également rassurée par les paroles du jeune homme, elle laisse le chat glisser entre ses mains qui semblaient beaucoup plus expertes que les siennes. Son regard était et restait inquiet pour la petite créature.

Lorsqu’il s’éloigne et revient, la jeune femme est surprise, mais ne bouge pas. Elle est peinée de se dire que peut-être, elle ne reverra pas l’animal et qu’il allait l’emmener loin d’elle. Elle aurait au moins aimé savoir comment cela se terminerait pour la petite boule de poils. Si tôt que lorsqu’il émit la proposition de le suivre, la demoiselle se mit sur ses jambes d’un coup presque net et hocha frontalement la tête.

“Oui ! Je vous suis !”

Elle sourit, rassuré et douce.

“C’est gentil de votre part... Ne vous inquiétez pas, je pourrais toujours rentrer sans soucis. Les rues de Nagata sont plus sur que certaines autres... Ne vous sentez pas obligés dans tout les cas.”

Elle pourrait toujours demander à Takahiro s’il était disponible, et si son chaperon le laisserait sortir pour la raccompagner. Après tout, il était souvent absent en ce moment. Elle s’inquiétait se demandait si quelque chose n’allait pas, chez lui... Les pensées prises quelques secondes, elle se reconcentra sur la conversation actuelle.

“Enchantée, Moarai-san. Je suis Emma Jones.”

Elle sourit grandement en se penchant légèrement en avant, avant d’attendre qu’il entâme la marche vers chez lui pour le suivre. Elle était attentionnée envers le petit chat pendant le trajet, vérifiant toujours qu’il était là et que tout allait bien. A s’y méprendre, ils formaient un beau couple qui s’occupe de leur enfant blessé pour une quelconque raison, à ainsi marcher dans les ruelles. Ils seraient même un cliché vivant, si Emma n’avait pas les cheveux si colorés et un classique brun représentatif du japon.

La demoiselle était contente de tomber sur un jeune homme si avenant et prévenant avec elle. Elle sourit doucement de la douceur qui émanait de lui, soupirante d’aise de se sentir ainsi protégée, même si c’était par un inconnu. Elle le suit alors docilement, sans le moindre doute, encore une fois. Elle se permet cependant de, comme à son habitude, envoyer un petit message à Takahiro pour lui raconter ses aventures. Le pauvre doit se faire un sang d’encre à chaque fois, mais doit aussi avoir l’habitude, maintenant, de la confiance aveugle de la jeune femme et de ses imprudences, bien qu’elle le rassure toujours.

“D’accord. Dans ce cas, je prendrais surement un taxi.”

Elle sourit doucement, ne souhaitant pas imposer au jeune homme de la raccompagner, puis se refaire le chemin à l’envers. Elle payera aussi son taxi, elle n’allait pas lui imposer de payer quoi que ce soit en plus de cela. Son sourire est par contre la chose la plus adorable qu’elle est vue de la journée, et elle lui rend avec plaisir, les joues rougissantes.

[...]

En arrivant devant le grand immeuble, la demoiselle leve les yeux intrigués et intéressés. Elle veille sur le petit chat du  coin de l’oeil, tout en suivant le japonais à l’intérieur du batiment immense. Tout semble riche, pimpant... Elle se demande quels sont les moyens du jeune homme maintenant, et comparé aux siens, elle se sent toute petite phase à autant de richesses provoquées et imposées. Elle rougit d’autant plus en le suivant, souhaitant presque être une petite souris tellement elle avait l’impression que sa place n’était pas ici, dans un lieu si luxueux.

“C’est normal... Je pense qu’il ne pourrait rêver mieux comme endroit où atterrir.”

Au cas où elle en doutait, elle était sûre maintenant : ce chat ne manquerait de rien. Ni de soins, ni de nourriture... Car si on pouvait se payer ce genre de luxe, on pouvait se payer quelque chose pour prendre soin d’un être, animal ou humain, supplémentaire, non ? Le dernier étage, en plus de cela ? C’était fou... et sacrément haut. Elle suit docilement, la jeune femme, n’osant plus faire le moindre commentaire ou bruit.

Elle rentre alors doucement dans la porte ouverte et proposée, et sourit grandement devant le chat qui vient se coller à elle. Elle s’accroupit alors sur le coté, pour ne pas gêner l’entrée de Hisao, et caresse la douce chatte qui se présentait à ses pieds.

“C’est le votre  ? Il est trop beau.”

Elle n’avait pas reconnu encore le sexe de l’animal, ne s’y connaissait pas suffisamment. Elle sourit doucement en continuant de caresser celui-ci, avant de se redresser pour observer l’appartement. Elle s’attendait au même luxe que l’extérieur, et rougit doucement, remettant une mèche derrière ses cheveux, sans trop oser avancer.

“... Je ne savais pas que vous viviez par ici.”

Autant dire, à l’opposé de ce qu’elle pouvait cotoyer tout les jours.