J’allais partir.
En rajustant ma chemise dans mon pantalon et en récupérant ma ceinture, je jette un vague coup d’œil dehors : le soleil est levé, je ne brûle pas et si j’ai un pincement de lèvre agacé, c’est plus par habitude que par crainte pour ma vie.
J’allais partir, mais en voyant les seringues et le garrot dans la salle de bain, j’ai vite compris : j’ai partagé le lit d’une toxicomane. Je ne voulais pas voir ce détail hier, j’avais trop faim et j’étais loin de mon quartier, j’ai profité d’une soirée en boîte pour repartir accompagner et j’ai assouvi mes pulsions une fois à son appartement. Si j’avais su qu’elle se piquait, je l’aurais emmené voir un médecin, puis à la police pour discuter d’une cure de désintox, mais il y a plus urgent à parer.
J’ai consommé dans tous les sens du terme et maintenant, je suis bon pour faire un test de dépistage et espérer que je ne vais pas devenir un vampire avec le sida.
Raison pour laquelle je pars dès 8h du matin, alors que l’aube se termine à peine.

* * *

Une heure plus tard, je suis en train de patienter dans une salle d’attente de l’hôpital central. Dans une grande pièce aux murs blanc crème, aux chaises couleur vert bouteille et d’une table basse en plastique ultra-rigide, on est deux à attendre un test. On est dans les sections les plus calmes du CHU de Mihara, loin des urgences, on est dans un service excentré où les médecins portent la blouse par obligation plus que par praticité, où les infirmières ont le temps de se limer les ongles et les vampires, de baliser un peu.
En fait, il y a une certaine proximité entre le violon d’un commissariat et la salle d’attente d’un service : on voit passer de tout, on s’inquiète pour son avenir et personne n’est là de son plein grès, jamais vraiment. Il y a toujours ce besoin de se rassurer, de se dire que c’est un accident de parcours. Dans tous les cas, ça ne change pas grand-chose, il ne reste plus qu’à attendre.
Je pue le flic à des kilomètres avec ma tenue : le jean large, loin des coupes slim-fit qui font fureur chez les jeunes, la chemise une taille plus haute pour cogner sans crainte de la ruiner, la veste en cuir et mon brassard rouge « police » qui ne quitte jamais mes poches. Je me trimballe cette vague atmosphère d’ordre, de justice et d’ancien temps qui sous-entend que oui, j’aime quand on résiste à une arrestation parce que la poussée d’adrénaline qui vient vaut tous les festins du monde. Celle-là même qui me fait dormir comme un bébé quand je m’allonge dans mon pieu et ferme les yeux.
Je décroche les yeux de mon journal, j’adresse un regard à celui qui partage la salle d’attente avec moi : c’est un vampire, je peux le sentir. Un vague mélange d’expérience personnelle, professionnelle, d’instinct de prédateur qui reconnaît l’un des siens et par-dessus tout, l’heure et la date.
D’ordinaire, c’est plutôt le dimanche matin que la salle est remplie, quand viennent tous les fêtards qui se sont réveillés dans le lit d’un ou une inconnue. Je pose la question tant attendue à l’autre.

« Première fois ? »

C’est toujours stressant, mais on s’y habitue.
De toute manière, la maladie n’a aucun effet sur nous. Mais il est toujours possible de refiler des crasses au troupeau et c’est très fâcheux. Je reprends d'une voix limpide qui ne laisse aucun doute quant à ma nature profonde.

« Ce n’est pas tous les jours que je croise des gens ici. Pas trop inquiet ? »

Tu n’as pas dormi de la nuit. Même pas quelques heures.
La chasse de la nuit dernière t’a retourné l’estomac dans tous les sens du terme. Tu as bu autant que tu pouvais, tu t’es délecté du sang d’une humaine jusqu’à ce qu’on t’ordonne d’arrêter, mais maintenant, tu le regrettes. Dans un élan de peur et de conscience de la part de cette dernière, et ce, malgré l’influence de ton créateur, elle a prononcé ces mots: " je suis malade ”. Certes, cela veut tout et rien dire, mais il n’empêche qu’aujourd’hui, ça te fait bien flipper parce que tu dois te rendre à l’hôpital pour te faire tester. Il serait fâcheux que tu aies choppé sa maladie dans le cas où elle en a bien une.

[...]

En plus de t’être levé tôt, Shiomi n’a pas pu t’accompagner et il te laisse te débrouiller tout seul. Tu es assez grand pour t’y rendre sans lui, certes, mais les hôpitaux, ça n’a jamais été ton truc alors un peu de compagnie ne t'aurait pas fait de mal. Tu te dis cependant que ce sera l’occasion de prendre connaissance de la procédure, car ce ne sera sûrement pas la première fois que tu vas devoir aller te faire tester.

[...]

Tu as eu un peu de mal à trouver le bon endroit, mais avec l’aide de quelques aides-soignantes, tu as fini par t’en sortir et tu t’installes à présent avec un peu d’hésitation sur l’un des sièges.

Vous êtes deux dans la salle d’attente. L’autre personne est un policier que tu remarques aisément grâce au brassard qu’il porte. Cela te donne une raison de plus d’être intimidé. Jusqu’ici, tu n’as jamais eu affaire aux forces de l’ordre et tu aimerais éviter d’avoir des problèmes. Tu n’as peut-être rien à te reprocher et tu sais que tout se passera bien en cas de contrôle, mais tu ne peux t’empêcher d’avoir ce petit doute au fond de ta tête. C’est le “ et si ? ” qui te fait peur.

Nerveusement, tu sors ton téléphone de ta poche et tu le déverrouilles avant d’ouvrir candy crush pour faire passer le temps. Tu swipes quelques secondes sur l’écran tactile avant de te faire interrompre par une voix. Tu relèves donc la tête et tu ne peux t’empêcher d’esquisser un petit sourire poli.

- Je-.. Oui, c’est la première fois.

Visiblement, le policier veut faire passer le temps en faisant la discussion avec toi, chose à laquelle tu ne vois aucun inconvénient. Tu ranges donc ton cellulaire dans ta poche avant de te mettre à triturer tes doigts.

- Un peu inquiet, je l’avoue.. J’espère que ça ira.

Tu ne peux t’empêcher de te dire que la jeune femme que tu as mordu t’a refilé sa maladie et que ça va te mettre une barrière dans tes futures chasses. Rien que d’y penser, ça te fait frissonner.

- Et vous, c’est votre première fois ? Pas trop inquiet non plus ?

Première fois, triture nerveusement ses doigts, un peu nerveux, butte sur les mots, il a l’air jeune et inexpérimenté. Puisqu’il a rangé son téléphone, je replie le journal comme il l’était et le repose délicatement sur la table basse à l’attention du prochain malchanceux qui s’échouera dans cette salle. Il n’a pas l’air dans son assiette, la faute au stress de l’attente ?

« Tout ira bien, c’est rare de chopper un truc de nos jours. » Les gens se gavent d’antibiotiques, d’antiviraux, d’antihistaminiques et j’en passe, au moindre doute ils prennent de l’aspirine par boîtes entières. Cela devient même désagréable tant le sang prend un gout de médicament. « De toute façon, ceux qui choppent des trucs vont au don du sang ensuite. » Je lui fais un clin d’œil complice.

C’est sympa le don du sang : certes, il y a une vampire qui vous sermonne un peu en vous disant qu’il faut faire attention, puis elle fouille dans ses frigos avant de vous donner du sang à peu près frais.

Souvent, à cette période de l’année, ce sont les rebus de Noël qui sont offerts aux vampires : le sang est aussi gras que sucré, un peu indigeste, mais lorsqu’on est affamé, c’est une bénédiction. Au pire, il y a toujours moyen de faire les poubelles de l’établissement japonais du sang.

« Ce n’est pas ma première fois, j’ai l’habitude de me faire tester, question de principes dans mon métier. » La vie est déjà chose complexe, inutile de l’alourdir d’autres procédures car on a désormais le VIH ou l’hépatite, même de manière très temporaire, avant que l’organisme ne démolisse les virus. « Quant à l’alimentation, il y a des critères de sélection pour éviter les accidents fortuits. Tout un protocole à respecter. C’était assez gênant à une époque, surtout quand on mordait dans la mauvaise personne. »

Dans une prostituée par exemple, entre le tabac, l’alcool, l’opium et toutes les maladies vénériennes que la fille se traîne, il y a de quoi être fébrile pour un jour ou deux. Une fois, j’ai tout vomi : j’avais mordu dans une fille qui faisait une chimio, je me suis retenu jusqu’à trouver des toilettes publiques et j’ai rendu le contenu de mon estomac. J’ai les tripes capricieuses.

Mais tout cela ne me dit pas grand-chose sur l’autre en face, enfin si, c’est probablement un servant, mais quant à savoir le nom de son maître… C’est bien le problème de la BAV et du conseil : à force de légiférer sur tout, de développer des sérums et autre, difficile de savoir les liens entre chaque. C’était une vaste fumisterie de mordre les gens pour leur sauver la mise, mais ce n’est que mon opinion.

J’ai un coup d’œil vers la porte et tend l’oreille : personne dans le couloir. Je reprends la parole.

« Pas trop dur sinon ? La vie en général. »

Tu ne peux cacher le fait que tu es terriblement nerveux, que tu ne sais pas où te mettre. Tu as peur que le verdict qui tombe ne soit pas celui que tu as envie d’entendre.

- Au don du sang, vous dites…

Ta voix se fait moins entendre sur la fin de ta phrase. En soi, cela ne te répugne pas d’aller te nourrir dans des poches, du moment que tu manges. Cependant, tu dois avouer que tu préfères largement boire à même l’humain parce que c’est tout de suite plus frais. Tu n’as pas vraiment envie de l’admettre, mais tu commences à aimer chasser. Traquer ta victime, attendre le moment opportun pour que Shiomi lui fasse une suggestion et boire… Boire sans trop abuser pour ne pas vider l’humain de son sang. C’est un petit rituel que tu aimes et dont tu ne veux pas te passer.

Tes yeux se posent sur le brassard que porte l’homme à tes côtés. Il est vrai qu’à la BAV, ils doivent sans doute se faire tester régulièrement. Ainsi, se faire tester n’est qu’une petite broutille pour le policier. Contrairement à toi, il ne semble pas stressé ou perturbé par la situation dans laquelle il se trouve. Ça ne te rassure pas vraiment, mais tu n’y peux rien.

- Je vois oui. C’est intéressant.

Toi qui n’est pas vampire depuis très longtemps, tu laisses surtout Shiomi s’occuper de trouver le bon humain à croquer. Autant que ce dernier serve à quelque chose.

- Je suis sans cesse tiraillé par la faim… C’est vraiment inconfortable et je ne sais pas vraiment comment remédier au problème. Il y a des petites astuces, mais ce n’est jamais assez.

Tu soupires.

Il est vrai que parfois, lorsqu’il est là et de plutôt bonne humeur, Shiomi t’autorise à boire un peu de son sang pour te calmer, lorsque tes tripes s’enroulent sur elles-même pour faire des nœuds au point de te donner envie de vomir de la bile. Ce n’est cependant pas toujours le cas et la plupart du temps, tu dois faire avec ce sentiment qui te tiraille l’estomac de jour comme de nuit. Vous n’allez pas chasser tous les jours, à ton plus grand malheur ; tu en aurais bien besoin.

- Mon créateur m’a dit que la faim finirait par s’atténuer, mais je me demande si ce sera vraiment le cas. J’ai l’impression qu’elle ne fait que grandir.

Tu soupires à nouveau.

C’est la première fois que tu te confies aussi aisément sur tes sentiments et ton ressenti, en tous cas à une personne que tu ne connais pas. Toi qui a tendance à plutôt rester discret, tu es impressionné par le fait que ta langue soit aussi volubile. Peut-être que, d’une certaine manière, l’inconnu te met en confiance et te permet de te lâcher un peu, chose que tu ne fais habituellement pas.

- Et vous ? Ce n’est pas trop dur ?

« La dalle ? Non, plus maintenant. Au début, oui, c’était très difficile et j’avais constamment faim. On s’y habitude avec le temps. » Mais ce n’est pas la réponse qu’il cherche, « mais c’est un énoncé un peu nul, un peu décevant : le temps résout tout parce qu’à force de laisser une situation enfler, on est forcé d’agir et pour les sentiments, le passage des années diminue et engourdit les sentiments. »

Autant dire que laisser le temps faire, c’est une réponse bateau qui convient à toutes les situations.

« En fait… » Je m’adosse contre le dossier, « la nature des personnes joue pour beaucoup et en parallèle, la chasse influence sur la faim. Au fil du temps, j’ai pu constater que mes appétits mettaient plus de temps à revenir quand je croquais des gens sains de corps. Au contraire, avec les obèses j’ai toujours une dalle monstre : ils ont un sang très riche en graisse, donc difficile de récupérer les nutriments dont on a besoin. » Si je veux du cholestérol, je demanderais un bloc de foie gras au supermarché. « Quant à la chasse… » Difficile de ne pas rentrer dans les détails gores, j’essaie d’aller au plus simple et au plus sobre. « On se fait son troupeau au fur et à mesure, on y réfléchit à deux fois avant de manger quand on sait qu’il va falloir clubber toute la nuit pour croquer un fêtard ou au contraire, enfiler son treillis et rôder sur les toits jusqu’à son repas favori. Je me permets le tutoiement, mais, tu verras, les chasses en solitaire, au début c’est effrayant, puis on s’y habitue et ça devient une corvée. Au pire, trouve-toi un ailier, les repas à deux c’est toujours plus convivial. »

Quant à l’autre question, elle est plus simple. L’avantage d’être à la BAV : on ne manque pas d’anecdotes à raconter, on a un métier enrichissant et de l’action à n’en plus finir. Bien sûr, il y a des problèmes dans ma vie, mais rien d’insurmontable.

« Si on excepte les interventions les plus musclées, tout va bien de mon côté. Les enquêtes vont bon train et les jours passent sans problèmes. » Lui au contraire, a l’air dans les choux, tout en ayant l’air d’avoir la tête sur les épaules. Un problème avec son créateur ? Non, je dois m’imaginer des choses. « Mais j’en viens à manquer à toutes mes manières : je m’appelle Haruna Takashi, inspecteur à la BAV, vampire depuis les années 1650. A qui ai-je l’honneur ? » J’ai un sourire.

Si je parle avec un jeune, il mérite le même respect que nos anciens et pire encore, nos vénérables. Eux par contre, ne se privent pas pour rappeler le maniérisme qui leur est dû.

Tu l’écoutes parler sans rien dire. La réponse qu’il te donne n’est pas vraiment celle que tu veux entendre, mais d’une certaine manière, tu te dis qu’il n’y a pas non plus trente-six réponses à tes interrogations. S’il avait répondu que l’amour était la solution à ton problème, tu aurais trouvé ça carrément louche.

Le temps fait toujours bien les choses dit-on. Tu n’en es pas certain, mais tu ne peux qu’acquiescer face aux paroles du vampire. Après tout, c’est le temps qui guérit les blessures mentales et physiques. C’est lui qui atténue la douleur et la peine, tu ne peux pas nier ces faits. Cela fait soixante-quinze ans que tu existes, tu as eu le temps de beaucoup réfléchir sur les choses de la vie qui demandent une petite éternité à être comprises. Mais en soi, tu ne fais que commencer ton chemin de réflexion sur tes questions existentielles.

- Je vois. Merci beaucoup.

Tout ça, c’est bateau. Ça veut tout et rien dire, mais ça t’a fait du bien d’entendre ces paroles. Peut-être que tu avais besoin d’être rassuré, d’une manière ou d’une autre.

- La personne que l’on mord influe donc beaucoup plus que ce que j’imaginais.

Toi qui chasse avec Shiomi, tu ne t’en es jamais vraiment rendu compte. Il faut dire que la plupart du temps, c’est lui qui a la tâche de choisir les humains que vous allez mordre alors tu ne fais pas trop attention à tous ces détails. À l’avenir, sans doute, feras-tu plus attention à la personne dont tu bois le sang. Tu dois sérieusement arrêter de te reposer sur tes acquis et commencer à te prendre en main. Dans vingt-cinq ans, tu ne seras plus un servant et tu devras très probablement te débrouiller par toi-même.

- Je chasse avec mon créateur. Il est vrai que les repas sont plutôt conviviaux… Je me vois encore mal aller chasser tout seul. Disons que je n’ai pas encore l’œil pour repérer les bonnes personnes.

Tu soupires.
Vraiment, tu te comportes parfois comme un enfant et tu te fais honte à toi-même.

- Oh, je suis désolé. Je ne me suis pas non plus présenté. Ravi de faire votre connaissance, monsieur Haruna. Je m’appelle Lekami Takahiro, étudiant en journalisme à l’université de Mihara, en deuxième année.

Tu décoches un petit sourire timide, mais sincère. Haruna a l’air plutôt sympathique et votre conversation te fait du bien au mental. Ce n’est pas souvent que tu as l’occasion de discuter avec des vampires autres que ton créateur, toi qui tendance à fuir le contact.

Tu es tellement happé par votre échange que tu as presque oublié la raison pour laquelle tu te retrouves dans cette pièce. C’est la voix d’une infirmière qui te sort de ta conversation et qui te ramène à la réalité.

“ Bonjour, Monsieur Haruna, veuillez me suivre s’il-vous-plaît. ”

« Tout cela viendra avec la pratique, c’est une question d’entraînement. Il n’y a pas à s’en faire, c’est une routine à prendre, tout le monde peut y arriver. »

J’allais continuer, mais un évènement particulier attire mon attention : dans le couloir, des bruits de pas. Un très léger tintement sur le carrelage qui se fait de plus en plus fort, se rapproche, j’ai un sourire et me renfonce contre le dossier de ma chaise. Je fais un clin d’œil à Takahiro : il n’est plus raisonnable ni prudent de discuter de nos envies de vampire. Je me contente d’achever la conversation sur les banalités d’usage.

« Enchanté. Profite des études, ça ne dure qu’une fois et l’ambiance fac est parfois difficile à retrouver dans le monde du travail. Comme disent, les américains, see you later kid. »

Un instant plus tard, c’est le bruit d’une porte qui s’ouvre, puis la voix de l’infirmière qui sonne le clap de fin à cet échange. Il est l’heure de ma prise de sang pour savoir si oui ou non j’ai (encore) choppé le sida. Dans quinze minutes, je sais si je vais au don du sang pour la semaine ou si je peux continuer de manger bio.

C’est con, mais en voyant l’infirmière préparer l’aiguille, j’ai une légère appréhension : malgré les années et l’habitude, je comprends que certains vivent mal les morsures de vampire. Il faudrait que j’essaie de mordre au coude une fois, voir ce que ça fait.
J’ai un léger coup d’œil vers l’infirmière : j’ai peut-être mon repas de la semaine, si je peux manger bio évidemment.