It Hurts to be alone

Le tintement de couverts, les paroles qui s’élèvent et l’appétit qui me manque. Je force quelques bouchées supplémentaires et deux gorgées d’eau. Un début de migraine s’immisce à mes tempes aussitôt mon repas terminé. Les emballages jetés dans un bruit de papier froissé, c’est une voix familière qui m’accueille de l’autre côté des portes de la cafétéria.


« Cordelia ! ... J’ai oublié d’aller la chercher » j’inspire profondément, les yeux clos, une main sur le front. Je sais que ce n’est pas une réponse, aussi je tourne immédiatement mon visage vers la principale concernée. « Je suppose que sa mère est venue la déposer… longue histoire, je n’étais pas au courant que j’avais une fille jusqu’à il y a quelques semaines » et nous avons convenu que mon aimable princesse pourrait domicilier chez moi, ou plutôt chez sa grand-mère paternelle pour éviter de nouvelles fugues de sa part. Puisque de toute évidence, elle désirait me rencontrer et que je ne l’ai vraisemblablement pas déçue jusqu’alors.


« Viens, allons la chercher, j’ai terminé, mais je voudrais rester un peu pour les enfants »


J’estime que celle-ci en particulier pourrait m’aider si elle le souhaitait à faire sourire quelques patients. Lui faire connaître les ailes autorisées de l’hôpital est une meilleure idée que de risquer de la voir alerter tout le personnel des lieux pour me retrouver.


« Elle s’appelle Reyu et… je ne savais pas que ma chérie de lycée était enceinte, la petite a 9 ans. Elle est extrêmement maligne et dégourdie pour son âge, ce qui me laisse penser que je vais me faire incendier. Prête à l’entendre râler ? Avec un peu de chance, par ta douce présence, elle évitera peut-être ».